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Les dessous de la milan fashion week
entre paillettes et réalité

New York, Londres, Paris et Milan: les « Big Four ». C’est ainsi que l’on nomme les Fashion Weeks les plus prestigieuses. C’est à travers les réseaux sociaux, les stories des défilés que les célébrités publiaient, ainsi que les articles et photos que je pouvais découvrir sur Vogue, que je tentais de vivre la Fashion Week chaque année. Malgré le fait de ne pouvoir la contempler qu’à travers mon écran, une chose est sûre, je me réjouissais toujours quant à l’approche de cette période. A mon plus grand bonheur, j’ai eu la chance d’y assister pour la toute première fois cette année.

Découvrir Milan sous un tout autre œil était une chose pour laquelle j’étais impatiente. En effet, une ville se transforme entièrement lorsqu’elle accueille l’industrie de la mode pendant une semaine. Milan pendant la Fashion Week se résume à : croiser des mannequins dans la rue, voir les gens se vêtir de leurs plus belles tenues ou encore assister à des attroupements lorsqu’une personnalité publique fait son apparition. C’est un tout autre monde, un monde qui peut faire rêver, ou non.

Pour les amateurs de la mode, c’est un plaisir énorme de pouvoir admirer le streetstyle ; le style de rue. Les milanais n’hésitent pas à prendre les transports publics accompagnés de leurs pièces les plus folles, leurs talons les plus haut ou encore d’associer des couleurs qui ne devraient pas s’assembler. C’est tout simplement inspirant, cela donne vie à la ville qui nous en met plein les yeux.

Ce qui m’a amené à Milan pendant cette Fashion Week a été le travail. En effet, j’ai eu la chance de décrocher un stage au sein d’une marque chinoise. Durant ces dix jours, j’ai accompagné la marque en tant qu’assistante styliste et j’ai aidé à l’organisation du défilé. La finalité est que j'ai adoré. Je suis extrêmement reconnaissante de cette opportunité même si je dois avouer que ce n’était pas de tout repos. L’industrie de la mode fait rêver beaucoup d’entre nous et semble être remplie de strass et paillettes, mais c’est également une industrie qui demande énormément de travail et de sacrifices, d’autant plus au début. L’industrie est si prisée, même étouffée, qu’il y a un nombre infini de personnes qui pourraient prendre notre place; alors on sacrifie de bonnes nuits de sommeil et on saute des repas, mais on se doit de tout donner.

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Ma journée type se présentait ainsi : après un petit saut au café du coin pour prendre mon cappuccino, j’arrivais au bureau aux alentours de 9 heures. L’équipe PR & Communication ainsi que le chef étaient déjà présents. Certains mannequins attendaient, assis sur les canapés, leur tour pour les fittings. Avec Daniela, la styliste, nous nous occupions de tenter de créer des looks avec la collection que la designer nous avait fait parvenir. De plus, nous nous sommes chargés des fittings et, il y en avait énormément. Il fallait trouver le modèle parfait pour chaque tenue. Ces dernières nécessitaient pour certaines, des mannequins très grands et pour d’autres des plus petits. Il était donc indispensable de porter une attention particulière aux détails, même les plus subtils. Par la suite, lorsqu’une tenue fonctionnait plutôt bien sur un modèle, il fallait l’accessoiriser. Si le regard du modèle n’était pas assez profond, nous nous permettions d'ajouter une paire de lunettes de soleil, afin de rendre le look plus prenant. Si la tenue était trop basique, nous pouvions nous amuser à ajouter un sac ou encore des bijoux. Enfin “s’amuser” n’est peut-être pas le verbe le plus adapté... Par ailleurs, tous les looks étaient photographiés par ma collègue Kie, qui s’empressait de les envoyer à la créatrice en Chine. Cette dernière devait tout valider et, inutile de vous dire que certains mannequins se voyaient rester plus d’une heure pour trouver un look convenable... Malgré cela, c’était un moment de la journée que j’affectionnais particulièrement car je pouvais faire connaissance et questionner les mannequins sur leur parcours. Puis, après avoir travaillé sur plus de quinze modèles et négligé ma pause déjeuner, nous devions travailler sur la line-up du défilé. Celle-ci est primordiale afin de raconter l’histoire de la collection. Il est capital de choisir un opening look, ainsi qu’un closing look, qui resteront tous deux gravés dans la mémoire du public. De plus, certains looks étaient particulièrement adaptés à plusieurs mannequins différents. Il fallait donc choisir le meilleur mannequin en évaluant le temps nécessaire au changement de tenue si celui-ci avait déjà un autre look. Pour ce faire, nous avions un board avec les photos de tous les looks et de tous les mannequins. Et là, c’était un réel casse-tête...

Et tout cela, pour 15 minutes de défilé ... cela peut sembler plus qu’absurde pour certains ! Mais c’est une organisation énorme qu’on a du mal à appréhender. Plus de soixante personnes en backstages: habilleurs, hair stylistes, make-up artistes, photographes, directeurs de line-up, techniciens et j’en passe. La créatrice de la marque, qui n’a d’ailleurs pas pu assister à son propre défilé, avait prévu plus de cinquante looks. Ce qui nous a amené à sélectionner plus de quarante mannequins. C’était donc un show d’une grande ampleur. Arrivée sur place, j’étais directement très impressionnée. À peine ai-je eu le temps de réaliser que c’était enfin le Jour-J, que j’ai dû me plonger dans l’organisation et la gestion du défilé. En ce qui concerne les mannequins, ils passent au make-up et à la coiffure, découvrent leurs looks le jour-même, se font habiller, ont le droit à une rapide répétition et c’est parti pour le défilé. Je peux affirmer que c’est un réel soulagement lorsque tout cela est terminé. Plus de six mois de travail pour la designer et une entière collection à dévoiler au monde de la mode. Mais c’est fait. Et, je suis contente de pouvoir le dire, tout s’est bien passé !

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de voir quelle célébrité était assise au front row. Cependant, le premier rang est constitué de personnalités publiques, qui se doivent de mettre en avant la marque en partageant leurs looks préférés. Du rédacteur en chef de célèbres magazines aux personnes importantes de la presse, en passant par des acheteurs ou encore des photographes, tous ont leur place bien précise.

On m’a toujours dit que Milan était bien plus accessible que la Fashion Week de Paris, alors je me devais d’essayer d’assister à des défilés ou encore des after-parties. J’ai eu la chance de rencontrer une merveilleuse collègue, qui m’a emmené avec elle à certains des événements. Et je peux le dire... J’ai réussi à m’immiscer à des défilés et des soirées. Bien s’habiller, acquérir un peu de confiance en soi, donner un nom qui n’est pas le nôtre, et quelques secondes après, on y est. Alors, je suis consciente que cela ne doit pas marcher à chaque fois, mais pour ma part, cela a fonctionné. Et, c’était incroyable.

Pour conclure cet article, que j’ai d’ailleurs eu énormément de plaisir à rédiger, j’ai envie de parler de l’ambiance et des gens que j’ai pu rencontrer pendant ces dix jours. On m’a toujours dit que l’industrie de la mode était remplie de personnes malsaines et mal-intentionnées, et malheureusement cela s’est avéré vrai. On ne vous épargnera pas. Si on veut exercer et tenir dans une telle industrie, il faut se créer une sorte de carapace et faire attention aux personnes qui peuvent parfois avoir un comportement abusif ou mauvais à nôtre égard. Cependant, j’ai également eu la chance de rencontrer des personnes formidables, qui m’ont énormément appris et qui ont su être bienveillantes envers moi. De plus, j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec les mannequins, souvent très jeunes, un peu perdus, mais adorables. C’était une expérience très enrichissante durant laquelle j’ai pu rencontrer des individus passionnés et prêts à tout pour exceller dans cet univers de la mode offrant d'innombrables opportunités.

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